dimanche 5 octobre 2008

Et si je m'étais trompée ?


Depuis toujours, j'ai cru que si ma mère avait tant tricoté et cousu pour nous ses enfants et pour elle-même, c'était pour que cela coûte moins cher, ou parce que les magasins n'étaient pas si nombreux qu'aujourd'hui, parce que internet ne permettait pas de faire les courses de chez soi (vu qu'il n'existait pas !). Et si je m'étais trompée ?

Est-ce que ma mère était aussi excitée que moi par la vue d'un joli tissu dans lequel elle imaginait la jupe qu'elle me ferait ? Est-ce qu'elle avait hâte de finir les rangs de son tricot pour que je puisse le porter ? Etait-elle émue et fière d'elle en regardant ses enfants porter ses réalisations ?

Elle n'est plus là pour me répondre, je le regrette.

Toutes celles qui cousent ou tricotent, ou brodent encore, savent de quoi je parle. Ce petit frisson créatif qui nous parcourt quand on a une idée ne tête, ce vent de fierté lorsque l'idée a abouti. Ces sentiments sont je pense éternels et transmissibles de générations en générations.

Je fais avec et pour mes enfants des tas de choses que ma mère n'a pas faites avec moi et mes soeurs, parce que ce n'était pas sa nature, parce que ce n'était pas dans son époque. Mais je rejoins ma mère et les milliers d'autres mamans qui cousent, tricotent ou brodent pour leurs marmailles. Comme une communion.

Mais qu'est-ce qui fait souffler ce vent ?

Ma première réponse est que toutes ces réalisations sont des choses concrètes, qui peuvent être utiles, admirées, quantifiées. A la différence des tâches domestiques qui sont de toute façon accomplies par les mère de famille. Faire un vêtement dans sa journée, c'est un rayon de soleil personnel.

Ma seconde réponse est que créér des choses, y réfléchir, les élaborer, les préparer, les réaliser, c'est se prouver à soi-même que notre esprit est bel et bien toujours en ébullition, certes à la maison, mais actif !

Et puis aujourd'hui il y a internet et la blogosphère. Quelle belle vitrine a-t-on là pour exposer nos fiertés ! Sans compter que si votre mère n'a pas eu le temps de vous apprendre à coudre ou à tricoter, internet et sa communauté est là pour vous aider à tout comprendre sur tout ! Et c'est ainsi que le tricot redevient tendance, que la couture s'affiche sur la grand-place.


Allez, c'était les réflexions du dimanche soir !

Voici tout de même un ensemble que j'ai fait pour Maya, mon aînée.

Une tunique Archibald de Citronille en taille 8 ans qui lui va comme un gant pour ses 6 ans. Et un pantalon taille élastiquée des Intemporels pour enfants, taille 8 ans aussi, un peu adapté à la taille pour éviter le côté bouffant de l'élastique. Le tout est très bien porté par la demoiselle, sauf que là, elle faisait l'imbécile !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Non tu ne t'es pas trompée Val, ta Maman devait travailler à habiller ses enfants avec amour, enthousiame, plaisir et détermination, certes des économies pour la famille, mais aussi une satisfaction personnelle du travail bien imaginé et finalement réussi. Elle était probablement plus habile au tricot qu'à la couture. Certainement qu'elle aimait tous ses enfants à part égal mais avec les différences d'ages il y a forcément des différences dont les enfants sont appelés à faire abstraction en regardant l'ensemble de la famille. Sans aucun doute ta Maman aimait tous ses enfants autant les uns que les autres, peut être un peu plus pour le dernier de la fraterie comme c'est généralement le cas dans les familles

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup ce que tu dit Val, c'est tellement exact. J'en ai même les larmes aux yeux.